Mis ici tout d’abord en introduction à peut-être quelques billets sur la problématique actuelle énergétique, et en particulier sur le pic de production pétrolier (maximum de barils produits et consommés par jour, ce qui est selon toute vraisemblance autour de maintenant) ou consumation des énergies fossiles en général (et autres matières premières), mais aussi parce que l’on retrouve, d’une autre manière, ce « problème » et parfois angoisse associée de la consumation avec les distributeurs d’étiquettes, et que, si dans le premier cas (énergie fossiles et matières premières), il s’agit là d’un « défi » (ou fatalité) véritablement historique pour notre époque, dans le deuxième (distributeurs d’étiquettes et besoin de carburant idéogrammatique jetable, ou source de gaz de conventions), il n’y a pas vraiment de raison de ne pas ouvrir les vannes en grand, et de gaspiller. Et ceci non dans un souci de globalité ou de « numéroter tous les éléments du grand tout »(ce qui par ailleurs n’a pas de sens dans ce cas, puisqu’il s’agit ici la plupart du temps d’écrire ces choses), mais plus simplement dans le fait de favoriser toute vrai nouveauté et d’améliorer la dynamique d’évolutions possibles du livre de la technique ou des artefacts, et surtout d’améliorer la capacité à l’écrire et le faire évoluer. Rappelons à ce sujet que 128 bits (taille d’une adresse IP v6), cela représente 5 10^18 numéros par millimètre carré de terre, ou 1 10^16 numéros par seconde et par habitant sur un millénaire pour une population de 10 milliards.
Ces deux aspects ne sont par ailleurs pas indépendants, puisque une utilisation des ISCNs permettrait sans doute de limiter les besoins énergétiques des systèmes informatiques (certes jamais à l’abri ici des phénomènes « Jeavons paradox », mais quand même), et que l’information en général (et donc l’informatique) a de toute manière toute son importance dans l’utilisation de l’énergie et mise en place des machines ou équipements associés.
Il y a en fait deux parties dans ces textes, tout d’abord les premières pages de « l’économie à la mesure de l’univers », puis les « notes préliminaires », peut-être rédigées par Georges Ambrosino, comme noté en ** page 23 et première page des notes préliminaires.
Note : On pourrait dire que la problématique de la finitude des ressources n’est pas abordée dans ces textes (en fait brièvement dans quelques lignes plus loin dans le texte), par contre il y a bien là un « repositionnement » de la question économique par lequel on est en train de passer. Et aussi le fait que, dans un décompte global de l’énergie réellement utilisée actuellement par le système terre, plantes, animaux, et société humaine, l’énergie solaire reste très probablement la première et de loin (l’énergie solaire utilisée pour l’agriculture, ou pour la chaleur des corps et autre à travers aucun équipement spécifique, n’est par exemple jamais comptabilisée dans les calculs énergétiques, or il s’agit bien là d’énergie utilisée, même si bien sûr dire cela ne change pas forcément grand chose au problème actuel).
Sinon pour les problématiques pic de production pétrolier, énergie en général, et problèmes connexes CO2 climat et pollutions associées, quelques liens :
Sur les aspects historiques et géopolitiques, l’excellent documentaire « la face cachée du pétrole » de P. Barberis et Eric Laurent, en particulier la partie 2 pour les premiers chocs pétrolier et toutes les légendes qui tournent autour (du type voir dans l' »embargo Arabe » la raison fondamentale du premier choc, quand ce premier choc était la conséquence directe du pic de production des Etats-Unis en 1970, à partir de 20mn par là) :
Première partie :
Edit : la publication youtube de ce documentaire arte a apparemment été bloquée par TF1, ci dessous des liens qui devrait fonctionner (note : ce doc n’arien à voir avec « reopen 911 », les ajouts de logos …) :
Deuxième partie :
Ou autrement dit contrairement à la légende ressassée à n’en plus finir (et encore plus aux US qu’en Europe, puisque l' »embargo » y est tout simplement le nom utilisé pour le premier choc), le premier choc pétrolier de 1973 n’était pas du tout un évènement géopolitique correspondant à l’ « embargo Arabe », mais était la conséquence directe du pic de production des Etats-Unis ayant eu lieu fin 1970 début 1971.
Pour résumer très brièvement :
– 1970 : pic de production US à 10,5 ou 11 millions barils jour (aujourd’hui autour de 5 ou 6, 5 , 6,2 dernièrement )
– Des pénuries ont lieu aux US à partir de là (pour le fuel de chauffage en particulier)
– Nixon nomme James Akins pour faire un audit des capacités US
– Akins fait son audit en faisant le tour des compagnies pétrolières US (audit présenté comme quelque chose qui ne sera pas communiqué à la presse, mais essentiel pour la sécurité nationale des Etats-Unis)
– Les résultats sont mauvais, aucune capacité supplémentaire disponible, résultats aussi présentés à l’OCDE
– Pour les majors occidentales (surtout US et GB), il est alors clair que le prix du baril doit augmenter, cela pour être capable d’investir et prospecter dans les « plays »(terme employé) plus chères, typiquement l’Alaska, le Golfe du Mexique, la mer du Nord. Cette politique d’augmentation du prix est aussi celle de la diplomatie Américaine.
– Bretton Woods est abandonné en 71, passage au pétro dollars, dévaluations du $ associées, ce qui pousse aussi à la montée du prix du baril.
– Akins est ensuite ambassadeur Américain en Arabie Saoudite, et « suggérera », lors d’un meeting des producteurs Arabes en 1972 à Alger, pourquoi pas $4 ou $5 le baril (quand il est autour de $1,5)
– Le prix du baril est à la hausse, ceci accentué par la sortie du système de Bretton Woods en 1971 et passage au fiat $ (dévaluation du $)
– La période est aussi à un « rééquilibrage » des parts de revenu par baril entre les compagnies pétrolières et les pays de l’OPEP quand ces compagnies opèrent dans ces pays (sortie de l’époque des « sept soeurs »)
– Guerre de Yom Kippour et déclaration de l’embargo
– L’effet est une forte hausse du prix du baril sur les marchés spot (qui viennent d’être mis en place), mais cet embargo est déclaré uniquement par quelques pays (pas par l’Iran par exemple, époque du Shah), vers quelque autres (US, Hollande, Portugal).
– De fait en termes de nombre de barils retirés du marché, cet embargo est un quasi non évènement, dans un marché par ailleurs en forte hausse en nombre de barils.
– En plus cet embargo reste fictif de l’Arabie Saoudite vers les US, comme indiqué par James Akins dans l’interview ci dessous (après 20:00 par là) : http://www.youtube.com/watch?v=fQJ-0jAr3LQ
(excellent documentaire « la face cachée du pétrole » adapté du livre du même titre d’Eric Laurent)
– On peut dire que cet « embargo » était pratique, à la fois pour les Etats-Unis vis à vis de leur opinion publique ou occidentale en général, ceci permettant de « camoufler » le pic de production US comme raison principale du choc pétrolier (rappelons que les Etats Unis étaient le premier producteur à l’époque et de très loin), mais aussi pour les pays producteurs Arabes, ceci permettant de montrer à l’opinion publique Arabe qu’ils faisaient quelque chose en faveur des Palestiniens.
Sur la position de premier producteur des Etats-Unis au moment de leur pic de production, on peut considérer :
Ainsi que la conséquence du pic US de 1970 sur les importations :
Il est par ailleurs intéressant de constater que Maugeri (qui actuellement participe à une désinformation délirante sur un hypothétique « oil glut »), est capable d’écrire au début du chapitre sur le premier choc (chapitre 9 page 103), quelque chose comme « cependant le premier choc n’a été en aucune manière déclenché par des contraintes géophysiques », pour écrire ensuite, page 104 « à la fin de l’année 1970, la production des « 48 lower states », passe par un maximum de 11 millions de barils par jour, pour ne faire ensuite que décliner ». Et il confirme par ailleurs le caractère extrêmement relatif de l’embargo en termes de nombre de barils sur le marché, par exemple page 113.
Sur le caractère délirant de ses prévisions actuelles de production future, on peut lire la critique de son rapport récent par Jean Laherrère sur the oil drum par exemple, ou même de sa part :
« When I put this to him, Mr Maugeri seemed genuinely confused, and tried briefly to persuade me the loss was much larger. “If you have a 6% decline each year over a 10 year period, the loss of production is close to 80%”, he said, but then the penny dropped. It looks to me as if he compounded 6% in the wrong direction – for growth, not decline. “Maybe on this you are right”, he conceded. So even in his own terms, Mr Maugeri has overestimated the alleged overestimation of production decline by almost three-quarters. » http://www.davidstrahan.com/blog/?p=1570
Le maximum de production de pétrole c’est actuellement, il s’agit d’un « évènement »(la date précise n’a aucune importance) majeur, c’est aussi une si ce n’est la raison fondamentale de la crise actuelle avec les contraintes ressources naturelles en général. Et si la crise reste la plupart du temps qualifiée de « financière », ou « de la dette », ne pas oublier que les montagnes de dettes, de l’OCDE en particulier, ont commencé à être accumulées justement suite au pic de production US et abandon de Bretton Woods. Le caractère de choc pétrolier de la crise actuelle est pourtant assez clair : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b0/Crude_oil_prices_since_1861.png/800px-Crude_oil_prices_since_1861.png , ou :
(on notera l’utilisation de la légende classique à propos du premier choc dans la labellisation chronologique de ce diagramme)
Le niveau d’information dans la presse à ce sujet est profondément lamentable.
Faut-t-il en conclure que l’époque tweetero facebookienne est définitivement trépanée ?